Si le nombre m'était conté ( version brochée)
Éthologie
Les premiers signes de numération semblent apparaître au travers d'encoches réalisées sur des os trouvés dans des enclos occupés par des humains 35 000 ans avant aujourd'hui. Des enquêtes auprès de chasseurs cueilleurs vivant encore actuellement montrent que le comptage s'appuie sur le corps de l'humain: mains et doigts des mains, pieds et doigts des pieds et d'autres parties du corps.
Au début il y a des noms particuliers pour tout objet avec un nombre: deux-arcs et deux-patates sont des concepts différents. Les chiffres dépassent rarement la dizaine, la vingtaine ou la quarantaine. Imaginons-nous ce qu'un morceau de viande et une balle de caoutchouc signifient pour un chien de compagnie.
Au fur et à mesure où les groupes humains deviennent populeux et les ressources plus nombreuses, le chiffre se sépare de l'élément qu'il chiffre et concerne des réalités de plus en plus nombreuses.
On peut donc estimer qu'il y a trois époques de la numération:
- celle qui est lié au mode de production humain - les chasseurs cueilleurs - où le nombre et la chose forme une seule réalité. Les groupes ne dépassent pas la centaine d'humains.
- celle qui est lié au mode de production domestique - la révolution agricole et la domestication des végétaux et des animaux - où le nombre devient abstrait et permet de compter la production agricole et de construire pyramides et temples.
- celle qui est lié au mode de production industriel où le nombre permet à plus de 7 milliards d'humains de réaliser toutes les ressources de vie que nous côtoyons.
Sans mains, les humains ne se différencieraient pas des autres animaux
Sans fer, les humains évolueraient autour de 500 millions d'humains sur l'ensemble de la planète et la numération se serait achevé aux acquits des Eurasiens anciens dont les Grecs d'il y a 2000 ans : Pythagore, Thalès, Euclide etc ...
Ce n'est ni le génie ni l'intelligence qui développe les mathématiques mais l'augmentation du nombre des humains selon le modèle évolutif:
- là où il y a plus de numération, les groupes sont plus nombreux
- là où il y a moins de numération, les groupes sont moins nombreux
Les plus nombreux l'emportent sur les moins nombreux, par le cercle vertueux du nombre: plus il y a d'ancêtres, plus il y a de descendants. Les moins nombreux ne cessent de diminuer jusqu'à disparaître et les plus nombreux prennent la place.